Moment de nostalgie ce matin
En allant livrer des exemplaires de mon roman (en passant, je vous remercie encore de me faire déplacer pour vous amener un univers intriguant), j’ai eu la joie de revoir une de mes amies, la meilleure, de très longues dates (plus de vingt ans) Mireille. Nous avons discuté de tout et de rien question de rattraper le temps désormais perdu. Nous avons parlé de mes expériences de couple, de son couple, de son enfant, de nos vies et, surtout, elle voulait savoir comment j’allais. Elle savait que j’avais vécu une traversée du désert assez rude il y a quelques mois. La température extérieure était douce, nous aidant à discuter, mais il y aurait eu un début de blizzard que nous serions restés à échanger.
Bref, ce n’était pas sans me rappeler une certaine fin d’après-midi, en 2001, je crois, quand Mireille et moi avions décidé de profiter du temps doux pour marcher de l’école jusqu’à nos domiciles respectifs. Avant de nous séparer, à mi-chemin, nous finissions le sujet de la discussion. Ayant nos neurones synchronisés à la même séquence, un sujet clos, amena un autre de façon extrêmement fluide. Sans nous en rendre compte, nous regardions le soleil se coucher, tous les deux assis sur le coin de rue, le poteau du panneau « STOP » entre nous. Après nous avoir dit « a demain » pour la treizième fois, nous nous sommes relevés et continuer à parler jusque-là noirceur nous pousses à nous séparer pour de bon.
Ces moments qui nous donnent l’impression que le temps s’arrête et qu’il accélère à une allure folle en même temps; et bien, c’est beau et c’est rare. Pour ma part du moins. Ce souvenir fut le premier qui m’est venu en tête, car c’était le plus marquant pour moi. Ma copine de l’époque s’était imaginé les pires scénarios ne me trouvant pas ni Mireille ni moi puisque nous ne détenions aucun moyen de nous rejoindre en dehors de nos salons. Les téléphones cellulaires ne faisaient pas partie des mœurs quotidiennes de tout un chacun. Autrement, les longues discussions sans répétition entre cette amie et moi sont nombreuses et tout aussi apaisantes pour l’âme, surtout lorsque nous n’avions pas le moral.
J’en profite pour rendre hommage à cette amie qui se trouve à être l’une des plus belles personnes, autant physiquement que psychologiquement, que j’ai la joie de connaitre. Je nous souhaite d’autres coins de rue, de cadre de porte ayant notre manteau d’hiver sur le dos, de rues encadrées de nos voitures laissant échapper du monoxyde de carbone comme ce fut le cas il y a deux samedis. Cette journée-là, la Covid n’existait plus, mon mal de ventre s’était évaporé et le temps s’était arrêté.
À vous tous, je vous souhaite de trouver votre coin de rue à user.
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